«À travers la peinture à l’huile et l’acrylique, Alisa Safina dévoile un nouveau chapitre de son parcours artistique et personnel. Pour elle, ce rendez-vous exauce un vœu de toujours – exposer ses œuvres à Paris – mais pas seulement. Il lui apporte des réponses aux questions cruciales dans sa vie d’artiste […] nées des aléas de la guerre, de l’émigration, d’un nouveau pays, de rencontres, de pertes, de la solitude et de la chaleur humaine, telles des pommes mûres qui attendent d’être cueillies.
Même si la réalité est un peu différente de ce qu’elle s’imaginait par le passé, chaque œuvre porte en elle un morceau d’émerveillement enfantin, de croyance en le miracle et en un avenir meilleur. Après nombre de turbulences et de métamorphoses, Alisa a ressenti le besoin de s’adresser à son enfant intérieur, oublié mais toujours bien présent en elle. Cette fillette de la Russie post-soviétique qui a dû grandir si vite, qui a dû renoncer à ses rêves et comprendre qu’elle n’aurait pas de jouets, car le frigidaire était vide. L’artiste emmène l’enfant dans son voyage éternel – à qui la laisserait-elle sinon?
Un Flixbus de nuit étouffant, vers ou au départ de Paris, des fenêtres embuées, une voisine qui ronfle, quelqu’un qui regarde une série sans écouteurs, un homme qui crie au téléphone dans une langue étrangère… Seulement, ni l’artiste ni l’enfant ne les remarquent – cela fait si longtemps qu’elles ne se sont pas vues, Alisa a tant besoin de l’écouter.
Plus elles mènent leur conversation silencieuse, très importante et intime, plus la main de la peintre tend vers des couleurs vives, espiègles. Comme si le moment était enfin venu pour la petite Alisa d’obtenir toutes les incroyables poupées en porcelaine, tous les pantins de chiffon, les singes en peluche et les tenues de carnaval dont elle avait tant rêvé. Et voilà que les silhouettes apparaissent sur les toiles, Alisa éclate de rire de plus en plus souvent en écoutant leurs histoires et mésaventures.
C’est l’enfant intérieure qui essuie avec sa manche la fenêtre embuée vers le monde ; les choses y deviennent plus nettes, leur essence plus claire et plus simple. L’artiste et l’enfant s’amusent tellement que les passagers du Flixbus leur jettent des regards sévères. À quoi bon ? Peut-on seulement en vouloir aux gamines?»
Mercredi 6 mars de 18 h à 21 h en présence de l’artiste.
Catalogue:
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Decorative arts, 19th century
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